Les mobilités jouent un rôle central dans notre quotidien. Elles impactent nos modes de vie. Pour aller travailler, pour étudier, pour faire ses courses, pour profiter des loisirs, pour découvrir des événements culturels… elles ont des implications majeures dans tous les segments de notre vie quotidienne.
Ce ne sont pas des questions particulières ni même sectorielles. C’est, au contraire, une question transversale de nos politiques publiques. Elle nous appelle à porter une vision, une stratégie, des objectifs communs, à ne pas raisonner sur le court terme mais à nous projeter dans l’avenir et, enfin, à être audacieux, créatifs, pour imaginer ensemble des solutions innovantes.
Les imaginer et les concrétiser.
Car le développement d’infrastructures de transports performantes comme le déploiement de solutions de mobilités innovantes font partie des conditions à réunir pour créer de la richesse, de l’activité, de l’emploi. Nos territoires ont besoin d’un rythme d’investissement soutenu. Leur attractivité, leur dynamisme, leur vitalité économique s’engagent avec force et détermination pour apporter des réponses concrètes et pertinentes aux enjeux de mobilité. Pour simplifier la vie de nos concitoyens. Pour connecter les territoires. Pour faciliter le développement économique, tout en répondant aux impératifs environnementaux.
Plus que jamais, les mobilités doivent être envisagées à l’aune de la transition énergétique et du développement durable. Nous devons initier une véritable mutation de nos modes de vie, enclencher, concrètement et durablement, la transition énergétique et environnementale. Il s’agit d’un enjeu en termes d’efficacité énergétique, d’empreinte écologique, mais également de qualité de l’air, donc de santé publique.
Il est urgent de changer à la fois de comportement et les modes de déplacement en s’appuyant sur de la recherche et développement et des véhicules plus propres, sur l’Intelligence Artificielle, ainsi que d’accompagner cette mutation de mesures permettant de rendre cette transition possible et acceptée par nos concitoyens. Possible en termes de pouvoir d’achat ; possible en termes de faisabilité en fonction des territoires et des situations. Les solutions en ruralité ne sont pas les mêmes que celles qui peuvent être proposées en milieu urbain ou périurbain.
Dans le Grand Est, notre approche est donc globale, intégrée avec un objectif impérieux : le développement durable, la transition énergétique et environnementale ; mais elle est aussi territoriale et sociale dans le sens où elle doit répondre à des besoins spécifiques mais aussi correspondre aux usages afin de faire ses preuves.
Les prochains trains transfrontaliers, que nous achetons avec nos partenaires des trois länder dans le cadre d’un appel d’offre commun devront répondre à ces exigences, nous travaillons également parallèlement au développement de trains hybrides, voire à hydrogène.
Multiplier les lignes de bus, favoriser l’autopartage avec le déploiement de véhicules électriques dans les territoires c’est lutter contre l’autosolisme. Déployer des bornes électriques sur tout le territoire, c’est lutter contre l’expansion des énergies fossiles… Soutenir l’implantation d’infrastructures de recharge et ravitaillement dont hybrides rechargeables, hydrogènes et gaz accessibles au public ou encore le développement de la méthanisation dans les territoires. Ou encore favoriser le développement d’outils numériques au service de la gestion des déplacements des personnes et des marchandises de demain
Toutes ces mesures que nous déployons participent de l’effort que nous menons, avec nos voisins frontaliers pour être un territoire à la pointe de l’innovation et de l’expérimentation pour s’adapter à la diversité des situations, pour trouver un bon cadre et les bons outils pour surmonter les obstacles qui subsistent.
En effet, ces questions particulièrement stratégiques recèlent d’importantes perspectives de synergies et de développement pour l’avenir industriel de nos pays et nous avons la chance dans le Grand Est – première région frontalière de France et seule région frontalière avec l’Allemagne – de pouvoir nous appuyer, en lien avec les pays voisins sur un écosystème particulièrement dense et riche à l’origine d’initiatives remarquables.
Et c’est tout simplement essentiel tant notre avenir en dépend, d’autant plus dans un territoire comme le nôtre, un territoire européen par excellence, avec Strasbourg, sa capitale régionale, une des trois capitales européennes, des territoires qui rayonnent à 360° : du Benelux, à l’Allemagne, en passant par la Suisse, vers l’Europe centrale et orientale.
Aujourd’hui l’ensemble de nos coopérations n’ont jamais été aussi poussées et déterminantes pour l’avenir de nos territoires, notre volonté d’avancer n’a jamais été aussi affirmée….
Aujourd’hui, nous sommes arrivés à un moment charnière, à tous les niveaux.
Les transitions à l’œuvre – énergétique, numérique et technologique, nouveaux modes de vie, nouvelles organisation du travail et nouvelles mobilités, le changement des modèles économiques, politiques et de gouvernance – sont des défis considérables pour nos collectivités de part et d’autre de la frontière.
Elles peuvent être un élément de rupture croissance, entre nos concitoyens, entre les territoires, entre les autorités publiques et les citoyens…
Elles représentent également un levier considérable pour imaginer de nouveaux modèles de développement en commun.
Les anticiper, les accompagner, mais également les susciter dans un esprit de synergie et de complémentarité est une chance dont nous devons nous saisir.
La dynamique est là ! Et cette dynamique vertueuse doit nous engager à aller encore plus loin.
Pour imaginer, ensemble, des réponses ingénieuses.
Pour mobiliser toutes les forces vives.
Pour faire de nos territoires une réussite collective et partagée.
Jean Rottner, Président de la Région Grand-Est