Dans notre civilisation, il est admis que de siècle en siècle et maintenant de génération en génération il existe des différences importantes entre nos ancêtres et nous-mêmes sur le plan physique, culturel et éthique. Depuis le 20e siècle c’est la technologie qui, en évoluant à une vitesse extrême, influence notre vie quotidienne et aussi les valeurs qui nous ont fait vivre.
On assiste en ce moment au passage rapide de l’imprimerie, et par voie de conséquence de la lecture papier, à l’informatique puis à l’intelligence artificielle qui permettent déjà d’être de plus en plus connectés à nos semblables aux limites de notre planète et au-delà, puisque des vaisseaux spatiaux où certains de nos frères humains vivent un certain temps, on peut échanger avec eux comme s’ils étaient dans la maison d’en face.
Cependant je crois que l’homme adulte a globalement peur du futur car il a perdu ses repères ; il voudrait revenir en arrière, non pas aux diligences mais tout simplement aux trains à grande vitesse, à l’existence de porteurs de valises qui sont déjà remplacés par des machines robotisées ! C’est impossible, l’Humanité a toujours vécu depuis qu’elle occupe notre planète terre dans un mouvement, je ne dirais pas de progrès, mais d’évolution perpétuelle. Nous nous inquiétons sur le trans-humanisme alors qu’il a déjà sournoisement commencé.
L’homme changé existe déjà
Je prendrais comme exemple le domaine des connaissances biologiques et moléculaires, celles qui font mieux connaitre comment nous sommes fabriqués à l’échelle de nos organes, de nos cellules, de nos molécules, de nos récepteurs et des différents signaux chimiques ou énergétiques, qui font que la petite machine, que nous sommes tous, commence à être mieux comprise et analysée. Pour l’instant vous allez me dire que c’est de l’humanisme à l’échelle nanométrique et pas du trans ! Je dis non car depuis fort longtemps on a cherché à trouver des plantes porteuses d’effets bien spécifiques. Maintenant beaucoup de ces plantes ont été analysées finement, copiées puis modifiées et sont devenues des molécules chimiques terriblement actives. Certaines d’entre elles sont douées d’effets tels qu’ils sont les premiers agents du début du Trans humanisme. Ils modifient notre comportement, surtout celles qui jouent sur certaines parties de notre cerveau où sévissent ces neuromédiateurs qui modifient notre humeur donc par voie de conséquence notre comportement et notre action. Je crois finalement que la neuropharmacologie est la première discipline qui modifie l’Homme et le rend capable d’être différent par rapport à son congénère non traité.
Donc l’Homme « changé » existe déjà, avec ces drogues licites ou illicites qui accroissent les capacités des athlètes, et aussi avec ces différents objets électroniques incorporés qui permettent de le soigner et aussi de le géolocaliser. Ce n’est qu’un petit début qu’on commence à connaître mais qui se travaille en secret dans des laboratoires de pays développés ou en développement. Si les chercheurs et les penseurs prospectifs sont efficaces, la modification de l’homme tel qu’il est, est inéluctable non pas pour lui permettre d’être humainement immortel mais pour le rendre capable de dépasser les limites de l’espace-temps afin de se déplacer lui-même dans d’autres galaxies. Ceci nous permettrait d’accroitre notre surface planétaire qui ne cesse de s’amoindrir en raison de notre démographie croissante et de la réduction des surfaces habitables due au dérèglement climatique avec la montée des océans. En face des énormes erreurs que nous avons faites dans la gestion de notre planète, nos générations futures auraient ainsi un but plus valable que « travailler moins et gagner plus » mais de chercher à permettre aux terriens de découvrir d’autres mondes en dépassant nos limites physiologiques actuelles. Utopie peut-être, mais quand on voit se réaliser déjà des faits décrits dans les meilleurs livres de science-fiction de la première partie du 20e siècle, on se prend à rêver !
Vers quel Homme tendre ?
Mais ne pourrait-on pas demander à tous ces chercheurs œuvrant dans le trans-humanisme d’essayer de modifier l’Homme pour le rendre meilleur puisque depuis que notre terre a été dominée par lui, la violence demeure et c’est bien l’œuvre de l’homme qui oublie la vraie fraternité, le vrai partage, le vrai amour de l’autre, ce qui a été réalisé par quelques-uns dans des religions, des sagesses et qui ont tous été tués comme Jésus Christ, le mahatma Gandhi et Martin Luther King pour ne citer que les plus connus. Ce qui tend à prouver que le terrien, tel qu’il est aujourd’hui, a bien besoin de se faire Trans-humaniser aussi dans ce sens !
Monique Adolphe