Pour observer l’avancée des différents dossiers menés par ses ministres, Emmanuel Macron possède une application secrète, non accessible au public et actualisée en temps réel. Un exemple qui souligne que la transition numérique présente certes des bénéfices, mais aussi des inconvénients, et ce même au sommet de l’État.
Emmanuel Macron veut garder l’œil sur ses ministres et se tenir informé en temps réel des avancées des différents dossiers. Un genre de « Big Brother » au sommet de l’exécutif, rendu possible grâce à une application secrète, baptisée « la transformation publique ». C’est ce que révèle ce lundi une information d’Europe 1, de BFMTV et du Figaro. Un bon moyen pour le président de suivre en temps réel l’avancée des différentes réformes engagées par l’exécutif.
Seules quelques personnes au sommet de l’Etat peuvent consulter cette application, sur laquelle chaque ministère dispose de sa propre page. Et pour chacun des sujets faisant l’objet d’un suivi de la part de l’exécutif, un curseur permet de mesurer son avancée. Un véritable tableau de bord donc, reposant sur une série d’indicateurs encore inconnus. L’Education nationale présente par exemple un taux d’exécution de 53 %. Cette application donne également des détails sur les différentes mesures, notamment sur la réforme orientation ou la suppression des filières au bac.
À l’origine de cette application, trois hauts fonctionnaires : Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, Benoît Ribadeau-Dumas, secrétaire général de Matignon, et Thomas Cazenave, délégué interministériel à la transformation publique. Ils sont à l’origine du développement de cet outils et surveillent constamment la mise à jour des informations et son bon fonctionnement.
Emmanuel Macron aurait d’ailleurs révélé l’existence de cette application lors du séminaire gouvernemental, qui s’est tenu le 4 septembre dernier au Palais de l’Élysée, à la plus grande surprise de certains ministres.
Les prochains mois s’annoncent décisifs pour le président, avec plusieurs réformes majeures qui marquerons la deuxième partie de son quinquennat. « Si vous ne changez pas, je vous change ! », aurait d’ailleurs lancé Emmanuel Macron à ses ministres, plus que jamais placés sous sa surveillance accrue. L’exécutif découvre donc les tableaux de bord digitaux, déjà utilisés à différents niveaux de la société. Une preuve que la transition numérique n’apporte pas uniquement des bénéfices et peut être un formidable moyen de pression.