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L’énergie à l’heure du big data

Revue Passages Publié par Revue Passages
25 juin 2018
dans Non classé
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L’énergie à l’heure du big data
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Je n’aborderai pas globalement la question des corridors verts et des mobilités innovantes, mais je me placerai sous l’angle de la transformation du secteur  de l’énergie par le numérique.

Face à ces nouveaux enjeux et défis, le numérique est un puissant levier d’accélération et de rupture dans le secteur de l’énergie et je souhaiterai aborder l’économie du transport et la mobilité innovante sous l’angle de cette transformation digitale.

Pour répondre aux objectifs de mobilité, il est aujourd’hui nécessaire d’examiner des stratégies qui intègrent d’autres paramètres que les seules infrastructures de transport routier et de transports en commun, puis d’orienter les financements vers le plus efficient et le mieux adapté. Il convient de mettre en perspective l’écosystème de la mobilité numérique – l’e-mobilité – et de définir la répartition des rôles des différents acteurs en vue d’utiliser au mieux leurs atouts respectifs et de faire émerger une mobilité durable et propre. Nous sommes entrés dans une époque d’optimisation et de valorisation des infrastructures existantes. De nouveaux services partagés se développent pour répondre à une demande de mobilité toujours croissante et plus économe en espace et en fonds privés et publics. L’enjeu aujourd’hui est de rapprocher les lieux de production et ceux de consommation. La transformation numérique, avec les big data et l’open data, entraîne nécessairement une rupture annoncée dans le domaine de l’énergie.

L’arrivée des énergies renouvelables et des infrastructures devenues immatérielles – avec la combinaison des big data, de l’impression 3D et des objets connectés – va considérablement changer le paradigme de l’énergie. Dans les prochaines années, l’ensemble de sa chaîne de valeur –production,  transport et distribution – sera de plus en plus confronté à une forte croissance du nombre de données disponibles. Aujourd’hui, contrairement à ce qui se passait il y a dix ans, ces données peuvent être stockées, exploitées, valorisées et intégrées dans des nouveaux modèles d’affaires. L’utilisation des big data permettra de mieux prévoir les consommations d’énergie et de personnaliser vraiment les services offerts. Concernant l’open data, les acteurs publics s’impliquent dans une mise à disposition des données ; aujourd’hui, la question n’est plus de savoir s‘il faut le faire mais comment il faut le faire. Nul n’ignore – et certains pays en apportent la preuve – que l’open data est une solution pour développer des innovations et des nouveaux services ; les acteurs de l’énergie ont besoin d’identifier de tels relais de croissance. La création d’un entrepôt rassemblant des données de mobilité contrôlées par des acteurs publics ou autres est en cours de réflexion.

Au premier rang des technologies de rupture figurent les objets connectés qui accélèrent la transformation dans tous les secteurs, notamment dans celui de l’énergie. Le smartphone, avec le GPS qui permet la géolocalisation en temps réel et une identification facile, meuble notre quotidien, mais il révolutionne aussi la mobilité. La généralisation de la géolocalisation (avec l’explosion des applications cartographiques numérisées), la diffusion généralisée des smartphones (avec des tarifs qui baissent en permanence) et l’Internet mobile donnent naissance à l’intelligent transport system, qui répond bien aux besoins des collectivités locales et des habitants. Ils transforment la donnée « en information » ; ils permettent d’optimiser dans le temps et l’espace les infrastructures existantes et de mettre en place des nouveaux services qui améliorent la qualité de vie, en favorisant notamment une utilisation plus judicieuse de la voiture.

Le concept de « consomm’acteurs » couvre à la fois des nouveaux consommateurs et des nouveaux modes de consommation et conduit à l’émergence d’un modèle énergétique en réseau, totalement connecté, agile, interactif, proche des foyers et des territoires, qui s’appuie sur une production effectivement décentralisée, avec une meilleure maîtrise de l’énergie par des personnes qui peuvent être à la fois producteurs et consommateurs (les prosommateurs). On va assister à une individualisation des données, notamment en matière de transports individuels, et l’affirmation personnelle de chacune et de chacun d’entre nous deviendra la priorité. Quant aux transports collectifs, on parle de modèle multimodal, où chacun des citoyens aurait la capacité, tout au long de son parcours, de faire le choix du transport le mieux adapté. On le voit émerger dans des modèles de rupture impliquant des nouveaux acteurs, mais l’évolution est lente car les systèmes actuels sont très hétérogènes.

Recourir au numérique développe la mobilité et économise les dépenses énergétiques. La transformation numérique se fait aussi par le bas de la pyramide (bottom up) dont l’objectif est la baisse des coûts et la généralisation de l’accessibilité des produits et des offres. Cette recherche d’économies implique la responsabilisation des personnes sur leur consommation d’électricité, de gaz, demain d’eau et, d’autre part, la mise à disposition directe de leurs données, pourquoi pas dans un cloud personnel où chacun des services serait associé, comme c’est déjà le cas avec nos smartphones. On parle alors de « willing personal service » permettant à chacun de gérer au mieux sa propre consommation. Un autre aspect des nouveaux modes de consommation réside dans le fait que les ordinateurs sont devenus des machines apprenantes : on parle de « machine learning ». Ce progrès permet une fluidification des parcours des clients dans toutes leurs fonctions de vie ; avec une approche « apprenante » des outils, chacun va vivre sa propre expérience de réservation, de géolocalisation, d’API (application program interface). Il y a vraiment une autonomie de chaque individu dans son approche de consommation.

La valeur propriété est elle-même transformée. Elle n’est plus un but ; elle est attaquée par le service de l’usage (le covoiturage, l’autopartage, la location) et l’allongement de la durée d’usage : on réemploie, on va se répartir, on va réutiliser. On est de plus en plus dans une logique servicielle. C’est une des grandes tendances aujourd’hui dans les modes de consommation, de transport et de mobilité auprès des nouvelles générations.

Ce modèle économique repose sur l’identification de services destinés à des consommateurs insatisfaits, impatients, désireux de simplicité, de transparence, de considération et d’efficience. Il exploite les effets de réseaux, ignore le cash et bouscule les lignes habituelles. Le nouvel entrant commence par attirer des consommateurs marginaux, avant d’élargir sa clientèle et de concurrencer les entreprises les mieux établies. Il s’agit donc d’un mode d’économie collaborative, qui met en rapport une offre et une demande, sans investissement lourd autre que la plate-forme d’intermédiation.

Quant à Blablacar, c’est une start-up française qui transforme aussi les transports ; les responsables de la SNCF estiment que le service de covoiturage de cette entreprise a pris 5 % de leur trafic.

Quels sont donc les nouveaux acteurs et les nouveaux modèles d’affaires qui viennent interpeller et questionner le sujet de l’investissement dans les infrastructures, notamment celles du secteur de l’énergie (réseaux de distribution et de production) ? Le transport et la mobilité sont au cœur de l’économie de masse. L’économie de masse est en crise, comme le transport et les infrastructures de transport. L’objectif de l’ouverture des données, c’est aussi la possibilité de créer des nouveaux services et des nouveaux modèles économiques indépendants des fonds publics. Nous passons du modèle B to B au modèle B to B to C, dans lequel l’accès au client devient un enjeu fort pour les différents acteurs de la chaîne de valeur. On voit dès lors apparaître un certain nombre d’acteurs des nouvelles technologies et du web. Je prendrai le célèbre exemple de la société Tesla, acteur très récent dans l’automobile. Il est arrivé avec une approche « full stack », c’est-à-dire une maîtrise complète, de bout en bout de la chaîne de valeur : la voiture électrique, la voiture connectée, le lancement de « powerwall », stockage d’énergie solaire, et une approche totalement intégrée, avec notamment l’acquisition récente d’une société de crédit. On voit bien que cet acteur, qui intervient dans le secteur du transport et de la voiture électrique, a une vision beaucoup plus large, y compris sur le sujet du stockage ; au cœur de tout cela, on trouve le « software people » appliquée à l’automobile. On fait en quelque sorte rentrer un cerveau dans le véhicule qui devient une machine « apprenante », prémices de l’intelligence artificielle.

On voit des acteurs qui repositionnent une chaîne de valeur complète pour venir attaquer des acteurs historiques dans tous les secteurs. Je vais mettre l’accent sur Google, avec l’acquisition du thermostat Google nest racheté il y a quelque temps à Apple pour 3 milliards d’euros. Pourquoi avoir acheté un thermostat ? Tout simplement parce qu’aujourd’hui Google est en train de concurrencer le compteur Linky avec un avantage sérieux : en effet, nous vivons une expérience unique depuis 10 ans avec Google, qui nous met à disposition gracieusement son moteur de recherche. Nous avons créé un lien affinitaire avec Google et aujourd’hui quand il nous propose à un prix raisonnable un petit thermostat tout à fait simple, discret, et qui apprend nos préférences, nous l’achetons. Et, grâce à cet objet connecté, Google va apporter des services numériques de gestion énergétique dont on ne sait pas aujourd’hui jusqu’où ils iront. Ainsi, de nombreuses start-up fleurissent aujourd’hui en misant sur le développement d’objets numérique et de compteurs intelligents.

J’évoquerai aussi le « green button » que les Etats-Unis ont développé. C’est une plate-forme totalement ouverte qui permet à chaque foyer, à chaque famille d’accéder de manière sécurisée à ses données de consommation, de stimuler ses comportement vertueux avec une meilleure information et même pour certains acteurs innovants de créer des « API ». Vous pouvez éventuellement continuer à développer des applications qui vont aider à mieux maîtriser votre énergie. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, 35 entreprises sont entrées dans le consortium du « green button ». On peut s’interroger sur la création d’un green button à la française. Le compteur Linky est un beau projet en soi, mais il faut se poser dès maintenant la question de l’ouverture des données, de cette capacité d’accès de chaque citoyen pour régler de manière individuelle ses propres informations sans être dans un système fermé.

Que dire d’Uber, comme exemple de start-up qui a développé des nouveaux services pour améliorer la consommation et la mobilité ? Cette entreprise, qui n’existait pas il y a cinq ans, est aujourd’hui présente dans 145 pays et elle est valorisée à 50 milliards d’euros. Uber a une seule commodité, c’est l’expérience du client (user expérience), et il a aujourd’hui complètement transformé le paysage d’un secteur relativement réglementé grâce aux outils numériques (géolocalisation, GPS, smartphones, objets connectés). La question n’est pas de savoir si c’est bien ou pas ; la réalité, c’est qu’Uber est en position de bouleverser les paradigmes existants.

La stratégie européenne du secteur de l’énergie ne se fera pas sans une stratégie numérique elle aussi européenne. Tous ceux qui, comme moi, sont issus du domaine du numérique rêvent d’avoir des grands acteurs du numérique français et européen. Quand nous nous situons au plan national, nous mesurons notre handicap, notre incapacité d’agir face aux grands acteurs américains et nous voyons à quel point la maille européenne est indispensable. Pour construire une vision européenne de l’énergie, il faudra que les grands acteurs de ce domaine fassent appel à des acteurs et à des start-up de rupture qui pourront apporter des visions et des regards différents. C’est une condition nécessaire pour faire face à ces « nouveaux entrants » qu’on appelle « les Barbares ».

 

Soumia Malinbaum

Directrice associée, Groupe Keyrus

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