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« La Hongrie diffère et affirme son identité nationale »

Georges Karolyi Publié par Georges Karolyi
25 juin 2018
dans Gouvernance
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« La Hongrie diffère et affirme son identité nationale »
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Depuis janvier 2015, le restaurant du Sénat devient fréquemment, le temps d’un repas, le théâtre de rencontres intellectuelles, politiques, économiques, philosophiques… Les « dîners du dialogue », animés par Michel Hannoun et Emile H. Malet, ouvrent en effet les débats en invitant de prestigieuses personnalités à faire face aux résonances des crises contemporaines. Plus que jamais, il s’agit d’aborder l’écoute de l’autre afin d’avancer dans un monde ouvert. Le 27 octobre 2015, c’est autour de la part européenne de la Hongrie que les débats se sont consacrés, accueillant Son Excellence M. l’Ambassadeur Georges Károlyi. Dans un français d’une grande qualité, l’Ambassadeur de Hongrie, cet amoureux de la France et chevalier de l’ordre du Mérite, expose la situation politique et économique de son pays, au regard des convulsions animant chaque nation de l’Union : la virulence du nationalisme, la politique européenne et la situation migratoire des réfugiés.

 

L’Ambassadeur de Hongrie a vécu en France, un an après sa naissance (le 2 novembre 1945) jusqu’à 1991, année où le rideau de fer est tombé, emportant avec lui le communisme et des décennies de stagnation économique, culturelle et politique.

Après des études scolaires et universitaires dans notre pays (Sciences-Po Paris), Georges Károlyi travaille dans l’industrie. Il créera une fondation Joseph Károlyi, visant à promouvoir l’entrée de son pays dans l’UE et sa vocation profondément européenne. Il est nommé Ambassadeur de Hongrie en France le 29 janvier 2015, il s’emploie depuis à corriger l’image de son pays, mise à mal par la question des migrants et de la montée du nationalisme partout en Europe.

 

« Bien plus qu’un amoureux de la France, et bien évidemment de l’Europe, je suis invité ici en tant qu’Ambassadeur. Et il ne peut être question de la Hongrie, sans parler de l’Europe. Depuis fort longtemps, dans le cœur des Hongrois, il existe un sentiment d’appartenance fondamentalement naturelle de la Hongrie à l’Europe, d’autant plus lorsqu’elle se trouve géographiquement en son centre. Cette part européenne de la Hongrie – et ce malgré les tribulations générées par 45 années de rideau de fer –, j’en suis pleinement défenseur, tout comme nombre de sa population. Pour confirmer ce profond attachement, dans les années 1990/2000, deux référendums ont été effectués auprès des citoyens hongrois : l’un sur l’intérêt de son appartenance à l’OTAN, l’autre sur celle à l’Union européenne, les deux approuvés à plus de 80 %. On voit que onze années après l’adhésion du pays, le degré d’acceptation de l’Union européenne est sans égal, un pourcentage parmi les plus élevés connus récemment. Toutefois, la Hongrie entretient une relation d’un tout autre degré avec la Russie : celui de la dépendance énergétique. Son approvisionnement en gaz est en effet quasiment exclusif avec le continent le plus vaste au monde. Une dépendance dont nous souhaiterions nous détacher peu à peu mais qui ne s’oppose pourtant pas à cette identité européenne.

Au-delà des questions de l’identité, le monde aujourd’hui frissonne à la formulation d’une préoccupation actuelle : le nationalisme. Cette vague est passée par de nombreux avatars et, de nos jours, « nationalisme » est clairement devenu un terme péjoratif : il est exclusion de l’autre, volonté de nuire à ce qui n’est pas « moi ». La Hongrie ne peut pas être comprise par un tel schéma, le terme de « patriotisme » serait plus adapté à la situation sociale de ce pays. Car dans une Union aux 28 nations, la voix de l’Europe ne peut être unanime. Voilà en quoi la Hongrie diffère et affirme ainsi son identité nationale : elle veut se faire entendre et faire savoir ce qui définit son drapeau. Cette dissonance vaut également pour la question, problématique, des réfugiés. Cette crise, au cœur des préoccupations européennes, pointe plusieurs pays comme refusant l’accueil à ces derniers. Dans son histoire, la Hongrie fut pourtant le refuge de nombreuses âmes : Arméniens, Russes blancs, républicains, polonais, juifs, évadés militaires, Serbes, Croates, etc. Aujourd’hui, nous sommes au premier rang de ce phénomène de flux migratoire : parallèlement à la route de la Méditerranée (ayant récemment fait couler beaucoup d’encre), il existe une seconde route formant le « couloir des Balkans occidentaux » par laquelle passent chaque jour des dizaines de milliers de personnes. La frontière commune avec l’espace Schengen (Serbie), pousse le renforcement de nos frontières face à cette vague migratoire, afin de pousser à la demande d’asile via les postes frontières, en toute légalité. »

Michel Hannoun

« Vous avez évoqué l’importance de l’espace Schengen, quelle est votre position par rapport à son ouverture ? »

Georges Károlyi

« Tout le monde est d’accord sur la nécessité de sécuriser les frontières extérieures pour ne plus s’inquiéter des frontières intérieures. C’est donc là toute la responsabilité de la Hongrie, de notre point de vue. L’Union européenne n’a pas de police, elle n’a donc malheureusement pas les moyens de cette sécurisation. »

 

Question de l’audience

Depuis le traité de Trianon signé par les puissances belligérantes de la Première Guerre mondiale, de nombreuses minorités hongroises sont présentes au cœur des sociétés des pays voisins, quelles relations entretiennent-elles avec le gouvernement ?

Georges Károlyi

« Il existe près de trois millions de Hongrois vivant dans des pays étrangers, c’est la plus grosse minorité de toute l’Europe. Face à cet effet, nous savons faire la différence fondamentale entre l’Etat et la nation. Aussi, le gouvernement adopte à ce sujet une position constante et pragmatique : la double nationalité est offerte à tous les Hongrois étrangers qui le demandent, leur offrant un droit de vote proportionnel. »

 

Question de l’audience

Quel est le pourcentage de ces doubles citoyens votants ? Sont-ils en opposition au gouvernement actuel ?

Georges Károly

« Entre 600 000 et 700 000 de ces citoyens ont obtenu cette double nationalité. Evidemment, tous n’ont pas voté aux législatives de 2014. Mais la couleur de leur vote reste assez évidente : pratiquement aucun de ces Hongrois vivant en dehors du pays n’ont récemment voté pour les partis d’extrême droite. »

 

Question de l’audience

Que pensez-vous de cette représentation culturelle qui fait de la Hongrie le bastion du christianisme ?

Georges Károly

« Il est vrai que la Hongrie possède des racines chrétiennes très profondes, et elle l’affirme clairement dans sa Constitution (contrairement à la France et au reste de l’Europe). Mais c’est plus une identité culturelle que confessionnelle. Comme en France, l’Eglise et l’Etat sont séparés. La différence se trouve davantage dans une affirmation historique en tant que culture générale. Et, lorsque les musulmans font leur entrée dans un pays – entrée migratoire ou non – notre inquiétude ne se place par sur le plan de la confession, sur ce point la liberté d’expression est constante à mon sens – ce qui peut inquiéter, c’est la déstabilisation des sociétés face à la cohabitation. En Hongrie, nous faisons consciemment le choix d’éviter une telle situation, en anticipant les choses. Ce qui n’empêche pas qu’il existe dans notre pays une minorité musulmane vivant en autarcie avec le reste de la population. »

 

Question de l’audience

La dette hongroise est assez élevée, considérez-vous être sur la bonne voie afin de régler ce problème ?

Georges Károlyi

« Les grandes réformes structurelles ont été lancées, de nombreuses mesures fiscales sont faites à destination des acteurs de l’économie – qui n’avaient jamais été touchés par la dette auparavant – pour faire vivre les ménages hongrois. Grâce à ces mesures d’assainissement de l’économie, nous recensons une dette publique en baisse accélérée et une croissance de 3,5 %. Si un tel effet se poursuit, nous entrerons dans les normes de Maastricht. Avec un chômage en baisse (taux à 7 %), tous les indicateurs aujourd’hui se trouvent au vert. Ces résultats prometteurs ouvriront peut-être la porte à la zone euro (seulement si nous atteignons un PIB avoisinant les 80 %), scellant enfin dans le marbre l’identité européenne de la Hongrie. »

 

Michel Hannoun

Nous avons là le riche panorama d’un pays qui a donc toutes les qualités de tous les membres de l’Union européenne, y compris dans les difficultés que nous traversons actuellement sur de nombreux plans : religieux, social, économique, politique, etc. N’oublions pas la grande part culturelle d’un pays à grande histoire, à l’égal de la France, dont le débat de ce soir nous dresse un kaléidoscope fascinant.

 

*Mardi 27 octobre 2015, Restaurant du Sénat, intervenant : S.E.M Georges Károlyi, Ambassadeur de Hongrie en France, au cours du « Dîner du dialogue » animé par Michel Hannoun et Emile H. Malet.

 

En débat

Avec Georges Károlyi, Ambassadeur de Hongrie en France

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