Le modèle traditionnel de la croissance économique devient de plus en plus incompatible avec la nature et avec l’environnement ; les écosystèmes se dégradent sans cesse. Le développement durable devient donc une mission urgente pour tous les pays du monde sans exception. La Chine, avec 1,3 milliard d’habitants, est bien consciente de cette urgence. A partir des années 1980, nous avons réalisé qu’on ne pouvait pas poursuivre l’ancien chemin des pays développés qui consistait à privilégier un développement générateur de pollution en donnant une moindre priorité à la protection.
C’est la raison pour laquelle nous appelons à la réduction des émissions de GES dans la production d’énergie. Par rapport à 2005, l’intensité des émissions de CO2 de la Chine a baissé de 29 %, soit 2,5 millions de tonnes. Selon les statistiques de la Banque mondiale, de 1990 à 2010, grâce à l’amélioration de l’efficacité énergétique, les économies d’énergie cumulatives en Chine occupent 58 % de celles du monde entier. Pourtant, il faut bien reconnaître que la Chine est confrontée à un défi très dur. Aujourd’hui même, Pékin connaît une journée de smog. La tendance à la dégradation de l’environnement n’a pas encore été inversée ; il y a trop de population, avec une urbanisation croissante ; la pénurie d’eau et la pollution atmosphérique restent des problèmes très graves. Nous devons trouver un équilibre délicat entre le développement et la protection environnementale. Mais, en fait, la question de l’environnement trouve sa source dans l’évolution de la société humaine et elle ne peut être résolue que par le développement. Les exemples ne manquent pas de villes (Londres, Los Angeles…) et de fleuves (le Rhin) qui se sont progressivement libérés de la pollution grâce au développement des pays concernés et grâce aux progrès de la technique. La Chine est encore un pays en développement et la lutte contre la pollution et contre le réchauffement climatique est pour elle un défi difficile, qui ne peut être relevé du jour au lendemain. Le chemin à parcourir est encore long.
Malgré toutes les difficultés, la Chine est déterminée à s’orienter vers un développement durable. Le gouvernement chinois a annoncé ses objectifs de lutte contre le changement climatique : atteindre en 2030 – et si possible avant – le pic des émissions de GES et amener la part des combustibles non fossiles à 20 % de la consommation d’énergie primaire d’ici à 2030. Le Premier ministre chinois vient de déclarer que cette année l’intensité des émissions de CO2 de son pays allait baisser de 3,7 %.
Dans l’esprit du respect et de la protection de la nature et pour vivre en harmonie avec elle, la Chine va accélérer le processus de transformation de son modèle de croissance économique. Pour faire évoluer les systèmes correspondants, des lois et des règlements stricts vont être mis en application, contribuant à la lutte contre le changement climatique. Cette lutte est un moteur du développement durable.
Feng Jiang
Conseiller politique, Ambassade de Chine