Gabriel Attal s’est rendu au Salon de l’agriculture hier soir, au lendemain de la visite mouvementée d’Emmanuel Macron. Le Premier ministre s’est entretenu avec les responsables des filières agricoles, et a également critiqué le « cirque médiatique », « politique » et « militant » de Jordan Bardella.
Gabriel Attal est allé au Salon de l’agriculture, porte de Versailles, hier soir, une heure après la fermeture au public. Une visite qui n’apparaissait pas dans son agenda officiel.
Dans un Salon de l’agriculture à haute tension, en raison de la crise agricole, le Premier ministre a tout d’abord participé à un dîner, avant de prononcer un discours et de rencontrer des exposants et responsables de filières agricoles.
Un moment d’échange durant lequel Gabriel Attal a dénoncé le « cirque médiatique », « militant » et « politique », au lendemain de la venue chahutée du Président de la République et de la visite quelques heures plus tôt du patron du RN (Rassemblement national) Jordan Bardella. Ce dernier avait exprimé sa volonté de prôner le « patriotisme économique » et de « changer de logiciel » pour les agriculteurs à l’échelle européenne, avec, entre autres, la « sortie des accords de libre-échange ».
« Les Français ne sont dupes de rien. Ni de l’instrumentalisation, ni du mensonge, ni de la poudre aux yeux », a affirmé le Premier ministre hier soir. « Les agriculteurs, nos bêtes, nos filières ne sont pas un décor de campagne », à l’approche des élections européennes, a-t-il souligné avant de défendre l’exécutif et de s’en prendre au Rassemblement national.
« Notre ennemi, ce n’est pas l’étranger, c’est la loi du marché débridée. Vous qui êtes des professionnels de l’agriculture, vous savez mieux que personne que cette exception agricole ne doit être en aucun cas une fermeture. Car renoncer à commercer, c’est condamner notre agriculture à sombrer », a indiqué Gabriel Attal.
Le gouvernement tente de calmer la crise agricole, qui couvait depuis plusieurs mois avant d’exploser le 18 janvier. Depuis, Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont fait divers annonces, sans pour autant réussir à convaincre totalement des agriculteurs en attente d’actes forts.
Le chef de l’Etat avait été accueilli samedi par des huées et heurs, mais avait pu finalement échanger et déambuler 13 heures dans le Salon. Il a participé à un débat improvisé de deux heures avec des agriculteurs durant lequel il a expliqué ses 62 engagements pris pour le secteur. Emmanuel Macron a annoncé que les exploitations nécessitant des aides de trésorerie d’urgence allaient être recensées, et a réaffirmé que la France n’interdira plus de pesticides plus rapidement que les autres pays européens.
Le Président a aussi donné rendez-vous aux représentants syndicaux dans trois semaines pour continuer les débats. De son côté, Gabriel Attal reviendra au Salon demain pour une journée complète de visite et de déambulations.