Ces derniers temps, beaucoup de peurs sont apparus par rapport à une éventuelle mutation du Covid-19, qui le rendrait plus violent et plus dangereux. L’abattage récent de plus de 17 millions de visons au Danemark en est une preuve directe. Néanmoins, c’est une autre menace sur laquelle les experts se penchent actuellement : le mélange du virus avec un autre coronavirus commun (recombinaison), qui résulterait ainsi sur un hybride inconnu et par conséquent une pandémie.
Cette éventualité est soutenue par différents éléments. Premièrement, les fameux coronavirus ont la fâcheuse habitude de se combiner entre eux. D’ailleurs, il s’agit même d’un de leurs modes d’évolution majeurs. Si on compare avec d’autres virus à ARN, qui préfèrent la mutation, les coronavirus sont quant à eux assez stables. La raison ? Ces derniers ont des enzymes vérifiant de façon superficielle que la copie de l’ARN n’ait pas d’erreurs. Ainsi, il y a peu de mutants connus du Covid-19 à l’heure actuelle, et en plus ce sont des mutations mineures.
Recombinaison : choix d’évolution préféré des Coronavirus
Afin de progresser et duper la résistance du système immunitaire, les coronavirus ont par conséquent une autre tactique. En effet, leurs enzymes de réplication vont souvent d’un endroit la matrice d’ARN à une autre, leur permettant par conséquent de remixer leur génome mais aussi et surtout de « dérober » le matériel d’autres coronavirus.
Une étude, effectuée par le scientifique chinois Huiguang Yi, travaillant à la célèbre Université des Sciences et Technologie de la ville de Shenzhen, s’est attardée sur 84 génomes du Covid-19. Les résultats ont dévoilé que la formation de souches spécifiques n’a pu se dérouler que via recombinaison avec une autre souche.
Co-infection éventuelle avec d’autres virus
Néanmoins, une seconde condition est nécessaire afin qu’une recombinaison avec un autre coronavirus arrive. Il est nécessaire qu’un même individu soit atteint par les deux coronavirus en même temps, et que ces derniers soient présents dans la même cellule. Or, il faut avouer que cela est extrêmement rare mais tout de même possible.
En plus, le Covid-19 peut tout à fait cohabiter avec d’autres virus. En effet, différentes personnes touchées par une co-infection ont été recensées : avec le virus de la grippe, celui du respiratoire syncytial ou encore différents virus communs du rhume. Ces derniers sont les plus inquiétants, puisque ce sont des coronavirus ressemblant au SARS-CoV-2 et par conséquent ils ont plus de chances de se recombiner aisément avec lui. Autre possibilité : que le Covid-19 soit présent chez un individu touché par le MERS-CoV. Il s’agit d’un autre coronavirus actif de façon occasionnelle. Si cela a lieu, cet hybride concevrait alors une nouvelle maladie.
Le Covid-19 : un mix de Coronavirus de pangolin et de chauve-souris ?
Le dernier aspect venant appuyer l’hypothèse d’une recombinaison est que le Covid-19 vient certainement lui-même d’un mix entre deux autres coronavirus. Effectivement, l’une des possibilités de l’apparition du Coronavirus est le mélange entre le virus du pangolin ainsi qu’un coronavirus de chauve-souris, présents chez un hôte identique par le fait du hasard. Par contre, chez l’humain, cette cohabitation ne se révèle pas être aussi simple.
La plupart du temps, le virus provenant de telles recombinaisons est peu durable et peu stable. Lors de l’étape de la réplication, les protéines des différents virus interfèrent entre elles et ne sont pas souvent compatibles. Ainsi, à l’heure actuelle, il n’y a toujours pas d’exemple de recombinaison entre les quatre coronavirus du rhume actifs depuis longtemps. C’est pourquoi une recombinaison avec un virus extrêmement différent comme par exemple celui de la grippe est quasiment impossible.