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Le piège syrien

Emile H. Malet Publié par Emile H. Malet
25 juin 2018
dans Géopolitique
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Le piège syrien
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Qui l’eût pensé il y a encore six mois : l’avenir du Proche-Orient est lié à l’imbroglio syrien, qui semble avoir pris de court l’ensemble des diplomaties régionales et internationales. Le génie (monstrueux) de Bachar el-Assad aura été de neutraliser toute amorce de solution dans cette région troublée du Proche-Orient en piégeant les acteurs dans une surenchère meurtrière constante, quitte à transformer les territoires ravagés par le conflit en zone de désolation humaine et de destructions massives.

Pour ce faire, Bachar el-Assad a montré une intelligence tribale en filiation avec les rêves grandiloquents de son père Hafez, qui, s’appuyant sur le clan minoritaire des Alaouites, aura fait vibrer la corde patriotique en fantasmant sur une grande Syrie comme garante de la paix et du développement régional. Les Alaouites sont apparentés à une secte chiite hétérodoxe, représentant à peine 10 % de la population syrienne, majoritairement sunnite. De cette spécificité ethnique, Bachar el-Assad va tirer profit pour s’allier au Hezbollah (chiite) et requérir de l’Iran (chiite) un soutien sans faille. Ce trio d’acteurs régionaux (Syrie, Hezbollah, Iran), auquel s’adjoindra par ailleurs l’Irak (majoritairement chiite), va faire régner longtemps une pax syriana au Liban, empêchant ce pays d’avoir une gouvernance indépendante de ses protecteurs. Avec des armes en provenance d’Iran et les milices du Hezbollah rompues au combat et au terrorisme, la Syrie dispose d’une armée offensive et de réserves miliciennes qui lui aura permis de tenir face à une rébellion hétéroclite armée par les monarchies du Golfe et les Occidentaux. Autrement dit, la Syrie, bien que majoritairement sunnite, est un élément de l’arc chiite, du fait de la dictature alaouite de Bachar el-Assad. Autre allié de poids de cet arc chiite : la Russie de Poutine, qui est désormais partie prenante d’un conflit en intervenant militairement sur le sol syrien. Les Russes soutiennent et arment Bachar el-Assad de longue date, leur présence sur le terrain aujourd’hui est plus tactique que stratégique : craignant l’effondrement (en cours) du dictateur syrien, ils cherchent à demeurer dans la région quoi qu’il advienne du sort de Bachar el-Assad pour renouer avec leur défunte politique d’influence au Proche-Orient.

Le drame de la Syrie va au-delà de la dictature sanguinaire de Bachar el-Assad. Une partie du territoire syrien, mais aussi d’autres pays limitrophes, est gangrénée par l’Etat islamique de Daesh. Et face à la destruction programmée de la région, y compris de la Syrie, par l’Etat islamique, il y a un consensus international et régional pour annihiler cette nouvelle peste brune. Mais dans les faits, c’est-à-dire comment s’y prendre pour déloger cet islamofascisme, le consensus vole en éclats. C’est aujourd’hui ce qui maintient en survie le régime de Damas et protège son dictateur d’un sort à la Kadhafi. Ce dont la Russie s’y refuse en bombardant les bases des rebelles proches du sanctuaire alaouite de Bachar, une manière de desserrer l’étau qui fragilise le régime syrien. Mais aussi, et cela complique la donne pacifique d’une sortie de crise, pour éviter que le chaos syrien ne vienne se propager dans toute la région comme cela advint lors de la chute du dictateur libyen Kadhafi.

L’intervention militaire franco-britannique en Libye a permis de se débarrasser d’un dictateur, l’ancien président Kadhafi, mais il ne s’en est suivi aucune pacification dans le pays ni amélioration de la situation régionale. Au contraire, une nébuleuse terroriste a diffusé d’une Libye morcelée vers l’Afrique, s’accompagnant de trafics en tous ordres, notamment d’armes circulant en libre service. A cela s’ajoutent les vagues de réfugiés sur nos côtes méditerranéennes et qui résultent pour l’essentiel de la dictature syrienne et du chaos libyen.

Les Occidentaux, au premier chef les Etats-Unis, ont fait une interprétation initiale erronée des événements du Printemps arabe. Sous la férule d’une pusillanimité de mauvais aloi, le président Barack Obama a misé sur un islam modéré pour renouveler la donne politique au sein des pays arabes secoués par des crises de grande ampleur. En prenant le contre-pied de la politique intrusive et impulsive de son prédécesseur George W. Bush, qui démembra l’Irak et l’Afghanistan sans autre résultat qu’un surcroît de désordre, Barack Obama aura encouragé la chute de régimes autoritaires arabes en proposant l’alternative illusoire de régimes islamo-démocratiques.

Cette politique s’est fracassée en Egypte, en Tunisie, au Yémen, en Libye, auparavant en Irak et en Afghanistan, et aujourd’hui en Syrie transformée en champs de ruines. De l’erreur de diagnostic à l’immobilisme et l’inertie, la politique extérieure des Etats-Unis est devenue cliniquement inopérante à régler les affaires du monde. Et particulièrement celles du monde arabe…

Face à cette faiblesse américaine se développe un bellicisme russe tout aussi inopérant, sinon que Vladimir Poutine cherche à occuper le terrain – en Ukraine comme en Syrie – à la recherche d’une influence impériale défunte.

Face à un monde chaotique et déstabilisé par toutes sortes de crises, les grandes puissances agissent tactiquement au gré de leurs intérêts supposés. L’Europe n’est pas plus agissante tant elle apparaît politiquement hétérogène et fluctuante dans ses alliances comme dans ses choix face aux problèmes du moment (réfugiés, terrorisme, islamisme, chômage, inégalités…).

Le piège syrien anticipe sur des chaos en série qui viendront secouer la planète et la polluer violemment comme des feuilles mortes qu’on ramasse à la pelle. Cet hiver des peuples et des nations ne laisse présager aucun nouvel ordre international tant les pays jouent un solo nationaliste qui prive le monde dans lequel nous vivons d’un leadership de paix, de prospérité et de développement. Le concert des nations semble enchaîné à une servitude volontaire, comme dirait Albert Camus. Certes, et heureusement, les grandes guerres ne sont plus d’actualité mais les conflits se multiplient et perdurent sans fin, décimant des humains par milliers, radicalisant les conduites religieuses et exacerbant les identités meurtrières. Il reste aux jeunes générations à rompre avec ce présent obscur et tenter de réenchanter le monde en croisant de la spontanéité créatrice avec une générosité affranchie des égoïsmes sécrétés par la mondialisation. Vaste programme en vue de redonner sens au vivre ensemble entre citoyens du monde.

 

Emile H. Malet

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