Les élections présidentielles aux États-Unis sont parmi les événements politiques les plus suivis au monde. Le système électoral utilisé pour élire le président et le vice-président des États-Unis est unique et complexe, combinant des éléments de démocratie directe et indirecte. Précisions.
Le Collège électoral
Le cœur du système électoral présidentiel américain est le Collège électoral. Contrairement à la majorité des systèmes démocratiques où le président est élu par un vote populaire direct, les États-Unis utilisent un système de vote indirect. Voici comment cela fonctionne :
- Répartition des grands électeurs : Chaque État se voit attribuer un certain nombre de grands électeurs. Ce nombre est égal au total des sénateurs (deux pour chaque État) et des représentants que l’État envoie au Congrès. Le nombre de représentants est basé sur la population de l’État, déterminé par le recensement décennal. En plus de cela, le District de Columbia dispose de trois grands électeurs, portant le total à 538.
- Le vote populaire : Le jour de l’élection, les citoyens votent pour des listes de grands électeurs engagés à soutenir un candidat présidentiel particulier. C’est ce qu’on appelle le vote populaire.
- Gagnant-prend-tout : La plupart des États ont un système de « gagnant-prend-tout » (winner-takes-all), où le candidat qui remporte la majorité des votes populaires dans un État obtient tous les grands électeurs de cet État. Seuls le Maine et le Nebraska utilisent un système proportionnel, où les grands électeurs peuvent être répartis entre les candidats.
- Vote des grands électeurs : Après l’élection, les grands électeurs se réunissent dans leurs États respectifs pour voter officiellement pour le président et le vice-président. Pour gagner la présidence, un candidat doit obtenir la majorité absolue des votes électoraux, soit au moins 270 sur 538.
Cas de l’égalité ou de l’absence de majorité
Si aucun candidat ne parvient à obtenir la majorité des votes électoraux, la Chambre des représentants choisit le président parmi les trois candidats ayant reçu le plus de votes électoraux. Chaque délégation d’État dispose d’une voix. Le Sénat choisit le vice-président parmi les deux candidats ayant obtenu le plus de votes électoraux.
Critiques et défenses du Collège électoral
Critiques
- Disproportionnalité : Les critiques affirment que le système du Collège électoral donne une importance disproportionnée aux petits États et aux États swing (battleground states), où l’issue de l’élection est incertaine. Cela peut conduire à une situation où un candidat peut remporter la présidence sans gagner le vote populaire national, comme ce fut le cas lors des élections de 2000 et 2016.
- Découragement du Vote : Dans les États solidement ancrés pour un parti, les électeurs peuvent se sentir découragés de voter, pensant que leur vote n’aura pas d’impact.
Défenses
- Équilibre des pouvoirs : Les défenseurs du Collège électoral soutiennent qu’il préserve l’équilibre entre les États de différentes tailles et assure que les intérêts des petits États ne soient pas ignorés.
- Stabilité du système bipartite : Le système tend à favoriser un système bipartite, ce qui, selon certains, contribue à la stabilité politique.
Le système électoral des élections présidentielles américaines est un mécanisme complexe conçu pour équilibrer les intérêts divers des différents États et régions du pays. Bien qu’il soit l’objet de débats et de critiques, il reste un élément central de la démocratie américaine, influençant non seulement la politique nationale mais aussi la perception internationale des élections aux États-Unis. En comprenant mieux ce système, on peut mieux appréhender les dynamiques électorales et politiques qui façonnent la plus ancienne démocratie en activité au monde.