Si l’économie française ne devrait pas être renforcée durablement par le succès des Jeux Olympiques, l’impact de l’événement en termes d’image et de notoriété s’annonce important.
L’économie hexagonale va-t-elle récolter les fruits du succès des Jeux Olympiques de Paris 2024 ? La réponse est oui pour Olivia Grégoire. La ministre déléguée des entreprises et du tourisme table sur 9 milliards d’euros de retombées économiques pour les 15 prochaines années.
« N’en déplaise aux esprits chagrins, ces Jeux, qui ont coûté 8,8 milliards d’euros constitués en grande partie d’investissements privés, rentreront largement dans leurs frais. Au terme de ces deux semaines, nous avons ainsi une augmentation de 16 % des nuitées sur l’ensemble des villes hôtes, dont 20 % en Île-de-France », se félicite Olivia Grégoire.
La Banque de France se montre également optimiste. Elle anticipe « une hausse significative » de la croissance « de 0,5% au troisième trimestre », portée par les JO.
L’économiste spécialiste du sport Luc Arrondel refuse toutefois de parler d’un effet Jeux Olympiques. Selon le directeur de recherche au CNRS, ce serait une erreur de penser que les Jeux vont booster l’économie d’un pays. Sinon toutes les nations en accueilleraient.
« Les JO ne sont ni une bonne, ni une mauvaise affaire. On estime à environ 4 milliards d’euros leur impact à court terme, en 2024, pour un coût pour le contribuable quasi équivalent – entre 3,2 et 4 milliards d’euros –, ça revient à des Jeux à somme nulle Sur le long terme, les études d’impact sont à prendre avec beaucoup plus de précautions », précise Luc Arrondel.
Les JO de Paris ne devraient donc pas avoir un impact sonnant et trébuchant. « Au lendemain des JO de Londres, en 2012, une étude a démontré que le bien-être des Anglais était nettement supérieur à celui d’autres pays. C’est ce qu’on ressent aujourd’hui mais attention, cela ne dure jamais longtemps, quinze jours suivant la fin des Jeux paralympiques », indique l’expert.
Un autre motif de satisfaction, également difficile à quantifier, réside dans l’héritage des JO : la rénovation ou la création de transports, de logements, d’infrastructures, le rayonnement médiatique de la France, de Paris aux yeux du monde… Pour l’heure, « on peut déjà se satisfaire que ces Jeux font partie des moins coûteux et que les dépassements de budget sont restés raisonnables », conclut Luc Arrondel.
Les Jeux de Paris n’ont pas plus à tout le monde. Des professionnels garderont un souvenir amer de l’événement, en particulier ceux du tourisme. « Les chiffres d’Olivia Grégoire sur les nuitées sont vrais, mais il faut regarder avant et après les Jeux : notre remplissage est certes de 85 % pendant la compétition mais de 60 % pour juillet à Paris. Et entre les 12 au 24 août, on atteint à peine les 45 %, c’est très faible. Pareil pour les commerces et restaurants. Mis à part ceux à proximité des compétitions, ils n’ont pas travaillé. En zone grise, leur fréquentation s’est même effondrée de 70 % à 90 %. », déplore Franck Delvaux, président de l’Umih Île-de-France, principale organisation des professionnels de l’hôtellerie-restauration.