Samedi dernier, Emmanuel Macron a une nouvelle fois évoqué l’hypothèse d’un débat avec Marine Le Pen. Il a affirmé le lendemain qu’il voulait « s’engager » afin de « démasquer les idées » du RN.
Cette hypothèse grandit ces derniers jours et déplaît nettement aux oppositions. A l’occasion d’un entretien au Parisien, publié samedi dernier, Emmanuel Macron a relancé l’idée d’un débat avec Marine Le Pen quelques jours avant les élections européennes. Idée que la cheffe de file du RN a acceptée, à condition que le président de la République « mette sur la table sa démission ou la dissolution de l’Assemblée », les jours suivant le scrutin.
Une condition évidemment refusée par Emmanuel Macron. Hier, il a répété lors d’un déplacement en Allemagne vouloir « s’engager » pour « démasquer les idées » du Rassemblement national.
En marge de cette drôle d’invitation au débat affichée par les finalistes des deux dernières présidentielles, les oppositions expriment leurs désaccords. « Le débat entre M. Macron et Mme Le Pen n’intéresse personne », a affirmé sur X la tête de liste LR pour les élections européennes François-Xavier Bellamy. « Pathétique et dérisoire (…) Nous ne laisserons pas kidnapper ces élections », a surenchéri Raphaël Glucksmann, tête de liste du PS.
L’ex-premier ministre Edouard Philippe s’est quant à lui montré prudent face à cette proposition. « Que le chef de l’État (…) explique que, dans un cadre par ailleurs électoral, il se propose de débattre avec une personnalité, qui d’ailleurs n’est pas chef de parti (…), c’est plus surprenant. (…) Je ne sais pas si c’est nécessaire » a-t-il indiqué sur LCI.Comme quoi même desmembres de la majorité présidentielle (Edouard Philippe dirige le parti Horizons), remettent en question un débat Le Pen-Macron.
Edouard Philippe a toutefois jugé « assez normal », le récent débat entre Jordan Bardella et Gabriel Attal.
« Macron veut débattre avec Le Pen. Avec moi, ce serait une autre affaire. Et au moins, il y aurait une vraie différence. Depuis 2022, il y a 3 blocs dans ce pays ! Ils voudraient l’oublier », a également réagile leader LFI Jean-Luc Mélenchon.
Pour sa part, la candidate Renaissance Valérie Hayer a logiquement soutenu l’idée du président de la République. « Le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen vise à rappeler deux visions de l’Europe », a-t-elle précisé sur Radio J hier.