En 2024, quelle est l’implication du secteur privé européen dans les Objectifs de Développement Durable (ODD) ? Les entreprises sont-elles réellement mobilisées aujourd’hui, et quels sont les impacts concrets pour celles qui ont pris le virage de la durabilité ?
Les entreprises françaises en tête sur les ODD
D’après une récente étude de l’ONU, les entreprises françaises se démarquent en Europe par leur connaissance des ODD cette année. En effet, 68 % d’entre elles affirment bien maîtriser ces objectifs, contre une moyenne européenne de 59 %. Pourtant, cette compréhension des ODD ne se traduit pas toujours par des retombées économiques immédiates : seulement 13 % des entreprises françaises déclarent un impact économique positif notable, contre 26 % pour leurs homologues européennes.
Malgré cet écart, les entreprises françaises ont développé une dynamique prometteuse en matière de développement durable. Ainsi, 67 % d’entre elles ont intégré les ODD dans leur stratégie, un chiffre supérieur à la moyenne européenne. Cela leur permet de mieux répondre aux enjeux actuels, tels que la lutte contre le changement climatique et la promotion de l’égalité entre les sexes, qui figurent parmi les priorités de l’Agenda 2030.
« Les entreprises européennes intègrent de plus en plus les ODD dans leur cœur de métier, et s’attaquent ainsi aux défis globaux. Toutefois, pour que l’Agenda 2030 réussisse, le secteur privé européen doit encore renforcer ses partenariats avec toutes les parties prenantes concernées », explique Nils Pedersen, Délégué général du Pacte mondial de l’ONU – Réseau France.
Une conformité renforcée aux exigences de durabilité
L’étude souligne également la montée en puissance des entreprises françaises dans l’adoption des réglementations liées à la durabilité. Parmi celles concernées par la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), 87 % mentionnent explicitement les ODD dans leurs rapports. Cela démontre une volonté forte des entreprises françaises de concilier leurs pratiques avec les exigences réglementaires tout en intégrant le développement durable dans leur fonctionnement.
Les ODD, moteur de transformation pour les entreprises européennes ?
L’ONU met en lumière les efforts des entreprises européennes sur plusieurs axes prioritaires : l’égalité des sexes (44 %), la croissance économique durable (44 %) et la lutte contre le changement climatique (41 %). D’autres enjeux tels que la promotion de la santé (40 %), la consommation responsable (39 %) et l’éducation de qualité (36 %) figurent aussi en bonne place. Toutefois, certains domaines comme la protection des océans (11 %) et la sécurité alimentaire (13 %) reçoivent moins d’attention.
Les ODD jouent un rôle significatif dans la transformation économique des entreprises. Si 26 % d’entre elles estiment que leur engagement a un impact positif substantiel, 42 % déclarent bénéficier d’un avantage concurrentiel grâce à l’intégration des ODD dans leur stratégie. En revanche, 9 % jugent que cette démarche n’a eu aucun effet sur leur performance économique.
Des défis à relever pour une transformation durable plus complète
Cependant, la mesure de l’impact des actions liées aux ODD reste encore limitée pour de nombreuses entreprises. Seules 41 % d’entre elles ont défini des indicateurs de performance pour évaluer leurs avancées, et une minorité (33 %) s’est dotée d’objectifs publics et mesurables.
Pour accélérer la transition durable, il est recommandé aux entreprises d’intégrer davantage les ODD dans leur stratégie globale, d’améliorer leur communication sur ces enjeux et de renforcer les partenariats avec les parties prenantes. C’est à ce prix que la transition vers un développement durable pourra devenir un levier de compétitivité et de pérennité pour le secteur privé européen.